La sagesse de Jean-Claude Van Damme

 

Les fans des films d’action de Jean-Claude Van Damme seront heureux de lire que ce dernier peut nous apprendre beaucoup de choses en matière de développement physique. D’abord, il possède un physique tout à fait excellent (tout du moins dans ses années fastes). Il y a certainement des bonnes pratiques que l’on peut emprunter à cet athlète (et esthète) pour optimiser notre développement physique.

Dans la suite de cet article nous verrons que parfois, il faut savoir lire plus loin que les mots : preuve par l’exemple.

Entrée en matière

Que celui qui n’a jamais entendu la réplique ci-dessous s’interroge sur l’étendue de sa culture générale :

1+1=11 – Jean-Claude Van Damme

(Indépendamment du sujet de l’article, je trouve que Jean-Claude est tout à fait intéressant à écouter parce qu’il remet en question les choses que l’on tient pour vraies sans jamais les avoir vérifiées nous-mêmes et qu’il se fout de ce que les autres pensent. Finalement, c’est de cette manière qu’on peut réellement apprendre à se connaître.)

Sorti de son contexte cela peut faire sourire. C’est en fait une question d’application de règles. Quelqu’un, à un moment donné, a décrété que la somme de deux unités ferait deux. Il aurait pu aussi décréter que la somme de deux unités ferait onze… On trouve de nombreux autres exemples comme dans le milieu de la logique informatique : pour un informaticien 1+1=10 🙂

(Au lecteur le soin d’élucider ce mystère ou bien de poser la question en commentaires).

Qui a raison qui a tort ? L’essentiel est de se mettre d’accord sur les règles qui font foi et des appliquer pour pouvoir communiquer ensemble.

Quel rapport avec le développement physique ? Les règles à appliquer dans les différents sports et disciplines touchant au développement diffèrent parfois de façon surprenante.

Enquête :

Application à l’entraînement

La grande majorité des pratiquants de musculation tombe dans le piège de se dire que si 2 séries donnent tels résultats, alors 4 séries donneront des résultats 2 fois meilleurs. En fait, il s’agit là d’une des plus graves erreurs en termes de progression en musculation (par ailleurs c’est une erreur de logique). L’exercice intense de musculation fatigue extrêmement le muscle. Ce type de sollicitation n’est pas banal et a pour objectif de détruire du tissu musculaire dans le but de déclencher le mécanisme de surcompensation. En toute logique, un pratiquant expérimenté devrait être capable de détruire plus de muscle (ie effectuer des séances plus intenses et donc moins nombreuses) que le débutant. En suivant ce raisonnement, plus on est expérimenté en musculation, moins fréquemment et moins longtemps on devrait s’entraîner.

On obtient donc une conclusion inverse de celle de la majorité des autres sports ou le but est d’améliorer la technique en ayant recours le moins possible à la force musculaire pour être capable de produire des efforts sur la durée.

Une fois cette règle comprise et appliquée, le développement musculaire du pratiquant passera à la vitesse supérieure. Dans le même temps, il passera largement moins de temps à s’entraîner et plus à récupérer.

Application à l’alimentation

Dans l’univers du développement physique, beaucoup d’autres messages erronés circulent librement. Nombre d’entre eux ne sont étayés par aucune preuve scientifique et sont parfois même des mensonges avérés diffusés pour faire croire que nous ne pouvons pas développer notre physique sans avoir recours à une aide ou autre potion miracle.

Si l’on consomme 1 gr de protéine par kilo de poids de corps, on aura tendance à croire qu’en consommant 2 gr de protéine par kilo, notre masse maigre augmentera deux fois plus vite. Non seulement c’est une croyance fausse mais à un certain point c’est même le phénomène inverse que l’on observe. Il ne faut pas oublier que les protéines demeurent une charge pour le corps qui doit les traiter et qui, si elles ne sont pas nécessaires, doivent être éliminées. La meilleure façon de trouver le bon équilibre en matière d’apport de protéines, c’est de commencer petit et d’augmenter progressivement l’apport. Tout comme en salle vous n’avez sans doute pas commencé en squatant 120 kilos directement mais plutôt 20 puis la progression et l’adaptation s’est mise en place.

L’objectif étant de pouvoir mesurer l’impact de l’augmentation en protéine pour être capable de conclure si oui ou non notre corps est apte à faire bon usage des apports supplémentaires en ce nutriment.

D’une façon générale et mesurable, le seul fil conducteur auquel on peut se fier en matière de progression reste l’augmentation des charges manipulées et/ou du nombre de répétition par série. Les sensations sont une bonne chose mais elles ne permettent pas de mettre une unité de valeur sur la progression. Toutes choses étant égales par ailleurs, passer de 100 kilos au développé couché à 120 kilos implique forcément une progression importante en termes de volume musculaire. C’est peut être aussi simple que cela.

Conclusion

Méfiez-vous des généralités et des pratiques érigées en dogmes par les magasine et par ricochets par de plus en plus de pratiquants aveuglés et endoctrinés dans des routines prévues pour les culturismes d’élite génétiquement mieux dotés que nous tous et certainement chargés de substances de croissances.

Le plus tôt on prend conscience de cet état de fait, le moins de temps on perds dans la construction d’un physique remarquable et le moins de risques on court de se tromper dans notre philosophie de développement.

Jouez avec vos propres règles et changez-les au fur et à mesure que vous évoluez. Vous êtes unique, votre développement physique ne ressemble pas à celui de vos pairs, il vous est propre. Si vous avez besoin de 5 séances par semaine pour progresser (concrètement), vous avez sans doute raison. Si au contraire une seule séance vous permet de progresser plus vite, vous avez aussi raison. C’est la loi de l’essai et de l’erreur qui vous guidera dans votre quête de développement. N’ayez pas peur d’essayer des choses et de commettre des erreurs. Tant qu’elles vous permettent d’avancer, elles sont bénéfiques.

Enfin, ne vous enfermez pas (comme j’ai tendance à le faire) dans une routine qui a fonctionné un certain temps mais qui ne donne plus de résultat. N’ayez pas peur du changement !

Et vous, avez-vous l’habitude de changer et de modifier vos propres règles ?