Interview : Jérôme Poulin et l’alimentation vivante

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique « Interview » je vous propose de vous rapporter celle de Jérôme Poulin effectuée par Bruno Lacroix. L’interview est tout à fait intéressante et se propose de recadrer le culturisme de nos jours à des vraies valeurs. En outre, nous y découvrirons un nouveau type d’alimentation : “L’alimentation Vivante”. Verbatim :

 

Bruno Lacroix : Bonjour Jérôme, parle-nous de toi et dis-nous un peu qui tu es ?

Jérôme Poulin : Bonjour Bruno, à la base je suis un passionné de conditionnement physique. Je m’intéresse de près à toutes les questions concertant la nutrition et la santé. Avant de créer mon entreprise, j’ai été coach sportif, ce qui m’a permis une meilleure approche de la culture physique.

 

B.L. : Quel est ton régime alimentaire actuel ?

J.P. : Il comporte très peu de produits d’origine animale, je fais quelques exceptions le plus souvent liées à ma vie sociale, car je crois qu’il ne faut pas être trop radical et qu’il y a quand même quelques bonnes choses à prendre de ce côté-là aussi, à condition d’être sélectif. En réalité, je pratique un régime alimentaire trop peu connu, l’alimentation vivante, que j’oriente selon mes besoins de sportif, et ce depuis cinq ans déjà. Mon objectif est davantage d’avoir la meilleure santé possible que le meilleur physique, je ne cherche pas la performance au détriment de la santé et j’arrive à des résultats satisfaisants.

 

B.L : Jérôme, tu es en train de nous dire que tu ne consommes presque pas de produits d’origine animale, comme la viande, le lait, les œufs et le poisson, et que tu pratiques ton sport de façon régulière : d’où tires-tu tes protéines alors ?

J.P. : Le mythe de la viande qui procure la force est encore très répandue parmi les culturistes et les autres sportifs, toutes disciplines confondues. Par ailleurs, la prise de protéine sous forme de préparation en poudre pour sportif est essentiellement d’origine animale. Il y a des alternatives de très haute qualité à ces protéines potentiellement toxiques, issues du lait et le plus souvent bourrées d’édulcorants et d’additifs douteux, sans compter les traces de pesticides et d’engrais chimiques utilisés dans l’agriculture intensive dominante. Outre les protéines de soja, habituellement proposées mais qui sont très controversées pour plusieurs raison, dont les risques allergiques, la quantité de phyto-œstrogènes trop élevées et un mode d’extraction douteux par des procédés chimiques. Ces solutions alternatives offrent bien plus d’avantages, tout en préservant la santé, voire même en l’améliorant.

 

B.L. : Qu’est ce que tu reproches aux protéines les plus répandues et en quoi celles que tu proposes sont-elles si différentes ?

J.P. : Si vous jetez un œil sur ces préparations, vous y trouverez une liste d’ingrédients qui ont pour unique vocation de rendre le produit plus gouteux et attractif au plus faible coût, en leur donnant un aspect agréable et à la mode. C’est possible avec des édulcorants, exhausteur de goût et autres additifs chimiques. La dernière tendance étant de les faire passer pour des friandises tout en leur donnant des vertus pour la forme et la santé. A quand le goût barbe à papa qui fera de vous un champion ? Pour diminuer les effets indigestes, les gaz, les ballonnements et les dérèglements gastriques causés par ces mixtures, on va jusqu’à ajouter des pro-biotique et des enzymes de papaye par exemple, pour mieux faire passer la pilule. Elles sont très allergisantes, la plupart du temps de très mauvaise qualité, donc pouvant contenir des hormones de croissance comme le prosilac pour le lait de vache, et souvent de provenance étrangère, donc avec le risque qu’elles comportent des OGM. On ne se rend pas compte à l’usage que notre corps est en inflammation et va libérer des hormones compensatrices, le temps de doper et de duper l’organisme, et l’effet de leurre peut fonctionner un moment avant qu’il se rebelle. Il en va tout autrement avec celles que je propose sur le site Force Ultra Nature. Issues de l’agriculture biologique, extraites des plantes avec des procédés naturels, les enzymes et les nutriments sont alors multipliés par les processus de germination, celui-là même qui rend la protéine complète, tandis que les glucides sont digérés par une fermentation naturelle. La grande différence réside dans le fait que ces super-aliments sont biologiquement vivants, contrairement aux protéines mortes et trafiquées du marché. La protéine biologique de riz germé bio-fermenté est naturellement très anabolisante, grâce aux béta-glucanes, un puissant stimulant du système immunitaire, le son du riz contenu est aussi riche en gamma oryzanol, c’est un stéroïde naturel très efficace. Ces protéines végétales complètes d’un genre nouveau peuvent changer votre vie. L’important n’est pas tant la valeur biologique de la protéine que sa digestibilité. Ce n’est pas ce que l’on absorbe qui compte mais ce que l’on assimile. Vous aurez une meilleure santé intestinale et les perturbations liées à une putréfaction digestive agressive, avec surproduction de mucus, diminution de la réponse immunitaire et autres désagrément cesseront. Toutes les fonctions des votre organisme seront alors optimisées et le parle ici par expérience, croyez-mois !

 

B.L. : Décris-nous sommairement ton mode alimentaire ?

J.P. : Mon alimentation est simple, je n’ai pas de plan alimentaire précis, je respecte en revanche certains principes :

  • Je mange bio
  • Pas de mets transformés ou industriels
  • Le moins de sucre possible
  • Pas de graisses cuite
  • Sans gluten de préférence, ni levures, ni agents levant, sans lactose, ni soja, etc.

En fait je tente d’éviter tous les pièges de l’industrie et d’avoir une alimentation au plus près de la nature, qui est tellement plus apte à répondre aux besoins essentiels de l’homme. Je veille donc à avoir une grande part d’aliments crus, riches en enzymes et vitamines et non dénaturés par la cuisson. L’homme est la seule espèce du monde animal à chauffer sa nourriture. Certes, je crois en la théorie de l’évolution, c’est-à-dire que les espèces s’adaptent aux changements dictés par leur environnement en mutant, mais l’homme va trop vite, il va contre sa nature, avec des évolutions radicales, surtout ces dernières décennies, depuis 50 ans à peine nous avons dû subir des modifications profondes de notre alimentation de base, qui se manifestent tout juste aujourd’hui à travers nos pathologies modernes de dégénérescence de l’organisme.

 

B.L. : C’est une affaire de bon sens, en quelque sorte ?

J.P. : Exactement Bruno, je veille à réaliser les bonnes combinaisons alimentaires, par exemple, j’évite de cumuler les protéines avec les glucides et de consommer plus d’un type de protéines à la fois. Je peux combiner en revanche plusieurs variétés de noix ou de graines à chaque repas, idem pour les matières grasses, pas plus d’une source à la fois. Une bonne source de graisse peut être l’avocat par exemple, car il se combine bien avec toutes sortes de fruits et de légumes. Je mange des fruits de façon occasionnelle, loin des repas. J’évite de combiner les fruits sucrés avec les fruits acides et je fais une grande consommation de végétaux verts pour la chlorophylle. Je veille toujours à avoir un apport d’aliment fermentés naturellement pour les pré et pro-biotique qu’ils procurent par lacto-fermentation, ainsi que des antifongiques naturels comme l’ail. J’évite de boire 30 minutes avant les repas et jusqu’à 2 heures après. Je consomme les aliments et les boissons à température ambiante pour ne pas altérer l’activité enzymatique, cela affecterait ma digestion et de ce fait diminuerai ma vitalité. Je cherche avant tout la qualité et la simplicité dans l’alimentation, le moins d’aliments possible lors d’un même repas. J’essaie de ne pas me surcharger avec des repas trop copieux ou trop élaborés, et je favorise plusieurs prises alimentaires par jour.

 

B.L. : Il s’agit d’alimentation vivante tout simplement, quelle est ton approche en la matière ?

J.P. : C’est un mode d’alimentation favorisant la consommation d’aliments non cuits, non transformés, et le plus possible d’origine biologique :

  • Des graines germées
  • Des jus de fruits frais et de légumes
  • Des jus de jeunes pousses d’herbes
  • Des algues
  • Des légumes et des fruits déshydratés à basse température
  • Des super-aliments crus.

Il s’adresse à tout le monde, petits, grands, bien portants et surtout aux malades et convalescents. Les sportifs quant à eux voient alors leurs performances décuplées. Pour moi, ce mode alimentaire est le plus riche en protéines facilement reconnaissable par l’organisme. Lors de la germination, la teneur en protéines augmente jusqu’à plus d’un tiers ? De surcroît, l’efficacité des protéines s’en trouve améliorée, par exemple la lysine, l’un des acides aminés essentiels, peut voir son taux augmenter de 50%. La germination rend les graines très digestes, ce qui permet de mettre l’organisme au repos. Les graines germées contiennent un grand nombre d’enzyme appelées protéase, qui contribue à leur bio-disponibilité. Quand on parle d’alimentation vivante, on parle notamment d’enzymes, et les enzymes c’est la vie. Certaines culturistes ont une alimentation morte et prennent des enzymes en complément, quelle absurdité. Pourquoi ne pas prendre les enzymes à la source ? Les aliments cuits ne contiennent pas ou peu d’enzymes vivantes. Notre organismes est dont contraint de produire les enzymes nécessaires à l’assimilation des nutriments au lieu d’accomplir des tâches de réparation et de nettoyage : c’est double travail.

 

B.L. : Comment l’appliquer au quotidien pour un sportif, selon toi ?

J.P. : En fait, toute l’alimentation d’un sportif devrait être orientée pour solliciter le moins possible le fonctionnement organique de son corps, afin de lui permettre de se focaliser sur la récupération et la construction musculaire. Je me concentre donc sur des aliments comportant un fort taux de nutriments naturels, plutôt que d’obtenir ces nutriment pas la quantité. Je pratique cette alimentation vivante à 80%, je pense que tout sportif devrait être au moins à 50% et augmenter progressivement. Les résultats sur les performances peuvent être étonnants. Il faut de longues périodes d’adaptations avant d’en sentir les bénéfices, on ressent d’abord une grande fatigue, une perte de poids et ensuite tout doucement l’organisme se détoxifie et se régénère. Il faut être très motivé, se fixer un objectif et le visualiser, sinon inutile d’essayer. Voir ses performances augmenter et les garder à long terme, bien vieillir sans pathologies et pratiquer une activité sportive, ça peut être un idéal à atteindre.

 

B.L. : Quelle est ta vision de l’entraînement ?

J.P. : Comme pour la nutrition, c’est l’équilibre, il faut stimuler sans épuiser. Il faut veiller à avoir un entraînement intense sur une courte durée pour optimiser toutes les fonctions de l’organisme. L’équilibre est propre à chacun et il évolue constamment en fonction de notre état. Le plus important est d’avoir une approche « cool », de se faire plaisir et d’aller à la salle avec le sourire.

 

B.L. : Comment perçois-tu le culturisme actuel et comment le vois-tu dans le futur ?

J.P. : D’abord il y a l’élite, qui repousse les limites toujours plus loin, et puis les amateurs, le plus grand nombre, qu’on ne peut pas conseiller de la même façon, bien qu’ils s’identifient à l’élite. Beaucoup d’entre eux veulent rester des athlètes naturels tout en se basant sur la progression fulgurante des professionnels de la compétition, ce qui peut représenter un danger pour eux. Dans mon cas, j’ai toujours voulu être un culturiste naturel et avoir des résultats corrects, pas des résultats surhumains, mais j’ai été confronté aux pièges de al discipline ? J’admire les culturistes d’Olympia, je ne leur jette pas la pierre, leur engagement est total, mais au détriment de leur santé. Je crois que le culturisme doit revenir à sa forme originelle, c’est-à-dire la construction et l’épanouissement de soi, de son physique et de son esprit, formant un tout harmonieux. Le corps doit paraître et être sain, fort et beau à l’extérieur comme à l’intérieur, sinon les efforts consentis n’en valent pas la peine.

 

B.L. : Justement Jérôme, quels sont pour toi les pièges à éviter pour une jeune qui débute ?

J.P. : Poursuivre la quête d’un physique qu’il ne pourra jamais atteindre sans dopage. Ecouter et lire de mauvais conseils sur la nutrition, dictés et édités pour vendre des compléments de mauvaise qualité et enrichir des laboratoires sans scrupules. Se surentraîner par trop d’enthousiasme et peu de patience et suivre comme entraînement le modèle des professionnels. Enfin, se laisser aller à une passion aveuglante qui peut mener aux pires excès et ne plus permettre de distinguer la juste mesure ni écouter son corps.

 

B.L. : Parle-nous de ton entreprise et de ta volonté de proposer aux sportifs une réelle alternative ?

J.P. : Comme tu le sais Bruno, j’ai créé mon entrepris dans le but premier de fournir aux culturistes et adeptes de la forme, à qui on ment depuis bien trop longtemps, la meilleurs qualité possible de protéines en poudre du marché et une supplémentation nutritionnelle d’un nouveau genre. Suite à la constatation évidente qu’il n’y avait rien de valable sur le marché. Le pense qu’il y a un gros problème actuellement, il s’agit d’une réelle dénaturation des produits proposés. Il y a déjà dans ma clientèle des culturistes naturels éclairés qui adhèrent à ce mouvement émergent de la nouvelle supplémentation de qualité.

 

B.L. : En conclusion, quel serait ton message pour tes auditeurs ?

J.P. : Je recommande de privilégier la santé avant tout et voir la culture physique à long terme. D’observer les physique d’avant les années 50 pour se faire une idée de ce qu’il est possible d’atteindre naturellement. Nous devons être plus respectueux de soi et de la nature, ainsi que du crucial enjeu actuel, préserver la planète, car l’élevage représente l’une des causes principales du réchauffement climatique. Et surtout, accompagnez ce changement de la notion de plaisir car il est notre principal allié dans la recherche d’une santé optimal et d’un physique harmonieux. Il faut en finir avec l’image négative du culturisme, tout dans les muscles et rien dans la tête, adhérons à ce mouvement, qui procède d’une véritable réflexion sur le monde qui nous entoure. Nous devons faire place à une nouvelle ère de culturisme naturel, et Force Ultra Nature s’en fait le fer de lance.

 

Et vous, quel est votre point de vue sur l’alimentation vivante ? Seriez-vous prêt à essayer ce mode d’alimentation ?

 

Source : Magazine MDM N°320 – Mai 2011

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